"Laval tenta d'abord d'exposer sa conduite, non point comme une collaboration délibérée avec le Reich, mais comme la manoeuvre d'un homme d'Etat qui composait avec le pire et limitait les dégâts. Les jurés étant des parlementaires de la veille ou du lendemain, l'accusé pouvait imaginer que le débat tournerait à une discussion politique, confrontant, entre gens du métier, des théories diverses et aboutissant à une cote mal taillée qui lui vaudrait, finalement, les circons-tances atténuantes. Cette tactique, pourtant, n'eut pas de prise sur le tribunal.

[...] Il n'y eut, cependant, ni révision ni grâce. En une suprême tentative pour se soustraire à l'exécution le condamné absorba du poison. Mais il fut remis sur pied.

Alors, toutes issues fermées, Pierre Laval se redressa, marcha d'un pas ferme au poteau et mourut courageusement."

Tome III, Pocket, pp.299-300


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