Une autre première de couverture pour la nouvelle

 

 


La nouvelle de Mme de Lafayette nous propose une histoire sentimentale emplie de passions et de combats pour la vertu. Tout au long de l’œuvre, l'héroïne est écartelée entre ce qu'elle doit et ce qu'elle veut faire : c'est ce que j'ai voulu exprimer sur cette première de couverture.

Au centre de l'image, un cœur métaphorique, avec cicatrices et imperfections, est le symbole des sentiments qui ont mis la princesse dans cet état. Ce cœur est malmené et recousu comme s'il avait connu des souffrances et des tourments indescriptibles. En dessous de ses plaies, un œil difforme et mal placé peine à s'ouvrir ; il personnifie l'organe qui lui donne une volonté propre, et par conséquent un libre arbitre. Celui-ci apporte une imprévisibilité aux pensées et aux actes de ce cœur, en proie à des sentiments incontrôlables. De ce fait, il exprime les désirs contre lesquels la princesse ne peut pas lutter. C'est pourquoi des mains semblent tenir ce cœur qui ne peut être retenu, des mains qui devraient symboliser la volonté de la princesse de maîtriser ses sentiments et de lutter face à sa passion. Les mains blanches contrastent avec le cœur plutôt sombre, voire noir : cette opposition des couleurs marque la dualité entre les envies et les devoirs de la jeune héroïne. Pour finir, les fils tirés depuis le haut donnent l'impression que ce cœur est contrôlé par une force inconnue, comme une figure du destin qui l'utilise comme une marionnette.



Première de couverture réalisée et commentée par Alain Terrats, TL1, novembre 2017.