Nous n’avons pas choisi une scène précise de la pièce, mais préféré mettre en valeur le double visage de Lorenzo et l’influence de la ville de Florence sur ses citoyens. En effet, sur cette affiche, le visage de Lorenzo a l’air désemparé et regarde vers le haut, ce qui indique une certaine impuissance face à la corruption et à la fin tragique de la pièce.

Nous avons représenté le double jeu de Lorenzo grâce à une tache de sang dont la trace coupe le visage en deux. De plus la tache de sang reflète l’influence de Florence, représentée en bas à droite de l’affiche, avec les yeux aussi rouges que la tache. Ce serait cette ville de corruption qui serait la cause de la tournure dramatique que prend la pièce dès le début.

On remarquera aussi que l’orthographe du surnom du héros, Lorenzaccio, est fautive et comporte deux « r » : nous avons voulu montrer ainsi la dualité du personnage et sa marginalité : en lui, jusque dans son nom, quelque chose « détone ».

© Gina A. et Marie B.




© Alexandra S.

« Puisque vous m’appelez l’ombre de César, vous aurez vu qu’elle est assez grande pour intercepter le soleil de Florence » (IV, 4)

L’affiche est inspirée de cette citation du cardinal Cibo, acte IV scène 4 : le cardinal Cibo me semble être le personnage principal de la pièce, après Lorenzo, l’élément perturbateur. C’est lui qui influence la Cour, et donc Florence tout entière.

En se comparant au « soleil de Florence », il laisse entendre qu’il est plus puissant que les membres de l’Eglise, plus même que le duc, que Florence entière.

Comme il ne peut pas exercer son pouvoir directement, il utilise le duc comme s’il était une marionnette ; il change les gens de la Cour comme on change de personnage dans un théâtre, il les contrôle à sa guise. Comme un enfant joue avec ses voitures miniatures, il joue avec eux, fait exécuter par le duc ses ordres, ses conseils.

Le rôle médiocre des femmes est ici évoqué, car sa seule utilité est, pour le cardinal, d’arriver à ses fins. Nous pouvons les voir en bas de la pyramide humaine, écrasées par tous, notamment par le duc.

Enfin nous avons le peuple, qui est mécontent, pleure et conteste, car sa « mère » Florence est corrompue et en proie au chaos. Le duc, face à cela, est indifférent.




© Apolline D. et Solène B.

Sur cette affiche, nous voyons le « résumé » de l’acte IV, scène 11.

La chambre représente celle de Lorenzo, l’épée posée sur le lit est celle qui a servi à assassiner le Duc et la photo dans le coin en bas à droite fait le rappel que le Duc était censé aller dans la chambre de Lorenzo pour rejoindre Catherine et non pas mourir.

Dans cette scène, Lorenzo prépare son complot contre son ennemi le Duc Alexandre. Ayant entendu parler de ce complot, le Cardinal prévient le Duc de se méfier de Renzo (surnom donné à Lorenzaccio) mais Alexandre ignore ce que lui dit le Cardinal mais aussi Sire Maurice ; Le Cardinal « Altesse, prenez garde à Lorenzo. » Le Duc « Vous voilà, Cardinal ! Asseyez-vous donc, et prenez donc un verre. » Sire Maurice « Altesse, défiez-vous de Lorenzo. Il a dit à trois de mes amis, ce soir, qu’il voulait vous tuer cette nuit. » Lorenzo va faire croire au Duc qu’à minuit il ira rejoindre Catherine dans sa chambre (chambre de Lorenzo) mais en fait ce n’est qu’un piège pour le tuer.

Lorenzo « Dormez-vous, Seigneur ? » (il le frappe.) Le Duc « C’est toi, Renzo ? »Lorenzo « Seigneur, n’en doutez pas. » (Il le frappe de nouveau).

Un témoin arrive lors de l’action, c’est Scoronconcolo qui était au courant du complot de Lorenzo. Scoronconcolo demande à Lorenzo s’il a fini et lui dit de vite partir de la chambre : « Viens, maître, nous en avons trop fait ; sauvons-nous ». Lorenzo réjoui de son acte se sent plus libre, heureux « Que la nuit est belle ! Que l’air du ciel est pur ! Respire, respire cœur navré de joie ! »« Ah ! Dieu de bonté ! Quel moment ! »

A la fin, il laissera le cadavre du Duc Alexandre enfermé à double tour dans sa chambre « Attends ! Tire ces rideaux. Maintenant, donne-moi la clef de cette chambre. »




Sur cette affiche, Lorenzo est représenté séparé en deux parties : d’un côté, Lorenzaccio, ou encore Lorenzetta, frêle, vêtu d’habits de bouffon qui représentent le rôle qu'il joue afin de séduire le duc. Lorenzaccio séduit les jeunes femmes pour Alexandre et l’amuse, comme nous pouvons le voir dans la scène I, 4, à propos des statues décapitées. De l’autre côté est représenté un Lorenzo fort, vêtu d’un costume d’affaires, qui montre à la fois l’aspect moderne de la pièce et le côté conspirateur de Lorenzo. Cette conspiration, comme on peut le voir sur son visage, l’affaiblit et montre qu’il porte le poids du complot. Il brandit le poignard, comme pour montrer à Philippe Strozzi son ambition de révolte. Enfin, au milieu, Lorenzo tient un livre, pour montrer son éducation et sa sagesse.

Derrière Lorenzo, à sa droite, se tient le duc. Son visage reflète sa désinvolture. L’une de ses mains semble posséder Lorenzo, de l’autre il attrape la marquise Cibo, représentée comme une marionnette désarticulée, car, après sa relation avec le duc, elle en ressort blessée, utilisée sans avoir réussi son dessein de changer Alexandre. Louise Strozzi est jetée aux pieds du duc, qui n’est plus intéressé, et est peut-être responsable de son empoisonnement.

© Lucy B.

A gauche de Lorenzo se tient Philippe Strozzi, derrière lui, comme pour le conseiller. Il représente la République, tenant de son bras levé un bonnet phrygien.

Catherine, elle, est représentée assise par terre, passive, utilisée elle aussi comme appât par Lorenzo pour l’assassinat du duc. En définitive les femmes sont des outils passifs, ce qui est montré par leur assimilation à des marionnettes ou des poupées cassées.




Lorenzaccio est une pièce écrite par Alfred de Musset en 1834. Cette pièce est principalement composée de quatre intrigues, pourtant une seule d’entre elles aboutira.

La première intrigue représentée sur cette affiche correspond à celle du peuple, d’où la lettre P. Les deux mains symbolisent les habitants de Florence qui sont des patriotes, le mot « corruption » fait référence au moment où le peuple se laisse corrompre par le gouvernement et laisse un Médicis retourner au pouvoir alors que Lorenzo a sacrifié sa vie pour libérer Florence et ses habitants des Médicis.

La deuxième intrigue représentée est celle du cardinal Cibo, d’où la lettre C inscrite à l’intérieur de la croix. Cette croix symbolise la religion, dont le cardinal Cibo est un représentant. Le mot « manipulation » est lié à la croix, car le cardinal se sert de son rôle religieux pour tenter de manipuler la marquise Cibo lors de sa confession, une fois son mari parti en voyage.

© Marine C.


La troisième intrigue représentée dans cette affiche est celle de Lorenzo, d’où la lettre L inscrite à l’intérieur de l’éclair. Nous avons ici deux parties, représentant toutes deux Lorenzo. L’hirondelle est le symbole de la liberté, elle représente le Lorenzo jeune idéaliste, lorsqu’il était encore pur et non rempli de haine et d’orgueil, d’où le mot « pureté ». L’éclair correspond au tournant qu’a pris la vie de Lorenzo, il nous montre que Lorenzaccio s’est forgé un masque, il est désormais une personne double qui a des projets de meurtre, notamment envers Alexandre de Médicis : d’où le poignard et le mot « meurtre ».

La quatrième affiche représentée sur cette affiche est celle des Strozzi, d’où le S inscrit au centre. Le poing représenté est le symbole du désir qu’éprouve Philippe Strozzi de voir les républicains se révolter contre le gouvernement. Le mot « vengeance » fait référence aux frères Strozzi, qui pour laver l’insulte faite à Louise ont agressé Salviati en le laissant pour mort.

Cette affiche, de style moderne (façon tag) cherche à représenter, à travers ces quatre intrigues, la complexité de la pièce.




© Lise L.

J’ai réalisé cette affiche pour faire apparaître mon interprétation personnelle de Lorenzaccio.

A gauche on peut apercevoir une partie d’un buste vu de profil, ainsi qu’un bras levé vers le haut. Le reste du corps, y compris le visage, semble effacé. On peut cependant apercevoir un début de cou qui donne presque l’impression d’une tête baissée. Au bout de ce bras on peut retrouver, tenu par la main, un stylet.

Il me semble qu’on pourrait retrouver dans cette silhouette les caractéristiques de notre Lorenzo :

D’une part ce corps maigre, presque squelettique, pourrait rappeler l’idée du spectre auquel fait référence Lorenzo, ou de « ce corps maigre » dont Alexandre le qualifie.

L’épée, tenue en l’air, coïncide avec l’obsession de Lorenzo pour l’épée. Cette arme est mise en avant sur l’affiche car elle est portée haute.

On peut aussi voir l’ambiguïté sexuelle de Lorenzo, présente tout au long de la pièce (rappelons que le rôle fut joué plusieurs fois par des actrices). En effet ce corps dessiné semble presque androgyne.

De plus le bras levé pourrait faire référence à un symbole de révolte, incarné dans la pièce par Lorenzo. Cependant le cou donne l’impression que la tête tend vers le bas, comme si l’on pouvait retrouver une sorte de résignation, une silhouette incarnant donc à la fois la révolte et la désillusion. Cette position donnerait presque l’impression que le personnage va se poignarder, ce que l’on peut retrouver dans une complaisance suicidaire de Lorenzo, quand il dit à Philippe qu’il sait qu’en tuant Alexandre sa tête sera mise à prix.

Ce corps semble à la fois ressortir sur le fond gris et s’effacer. Cette sensation peut évoquer la relation que Lorenzo a avec le peuple : en ayant fait tomber les masques, il est le seul qui se détache par sa « vertu » et son envie de révolte, ressortant donc face aux autres ; mais en même temps il déclare que le vice est un habit qui lui colle à la peau, qu’il aime ce vice qui l’a entraîné, petit à petit, aspiré par la débauche qui semble habiter chaque être humain. On pourrait donc penser que ce fond gris fait référence au peuple, à ceux qui environnent Lorenzo : l’intérêt du crayon gris est de pouvoir jouer avec la matière de manière à créer un fondu qui donne l’impression que le corps est à la fois aspiré et surgissant de ce fond.

Face au corps trône la fleur de lys, dont les proportions dépassent celles du corps. L’épée que tient la silhouette est bien plus petite en comparaison. Cette fleur semble visée car l’épée tend dans sa direction. La fleur de lys est un symbole de pouvoir absolu, elle peut ici faire référence au pouvoir des Médicis dans la pièce, une puissance imposante et écrasante. La disproportion entre le personnage et la fleur de lys accentue cette idée d’écart entre la force de la révolte et la force du pouvoir politique. De plus cette fleur est suivie de cinq autres, certes plus petites mais présentes, ce qui peut correspondre à la fin de la pièce : une fois le duc Alexandre assassiné, il est remplacé par Côme : « le duc est mort, vive le duc » : le pouvoir, anonyme, symbolique, demeure, au-delà des hommes.




© Chloé S.

(II, 2) Tebaldeo

Cette photo, réalisée par photomontage, met en scène au premier plan un peintre qui peint un paysage. Le tableau du peintre et lui-même apparaissent en couleurs sur cette photo, alors que le reste est représenté en noir et blanc. L’opposition entre couleurs et absence de couleurs crée entre le peintre et le fond un décalage, une sorte de contraste, mis ici en valeur. Le paysage que peint le peintre semble être la ville de Florence, c’est pourquoi elle apparaît deux fois. La première, celle représentée par le peintre, est en couleurs, tandis que la ville, telle qu’elle est en réalité, est en noir et blanc.

J’ai fait le choix de réaliser sur ce photomontage la scène 2 de l’acte II. La scène se déroule autour d’un dialogue entre Tebaldeo, peintre idéaliste de Florence et chrétien pieux, et Lorenzo, déchu et corrompu. Tous deux parlent de Florence. Lorenzo entame avec Tebaldeo une discussion sur l’art et la représentation de la ville. Les deux hommes se trouvent en désaccord sur la manière de percevoir Florence. Lorenzo pense, comme la majorité du peuple, qu’elle n’est que débauche et vices, alors que le peintre, lui, y voit une ville-mère, protectrice et belle. Le photomontage représente l’opinion des deux hommes. Dans un premier temps le point de vue de Tebaldeo, celui de la « bonne » ville, mise en scène par le peintre en utilisant la couleur. En fond, l’opinion de Lorenzo, celle d’une ville « perdue », en noir et blanc. La débauche se reflète alors dans la noirceur du paysage de Florence. Nous pouvons ainsi faire la différence entre les deux points de vue tout en les assimilant.




Nous avons pu voir tout au long de l’analyse de Lorenzaccio la double personnalité de Lorenzo ainsi que l’influence et la manipulation du pouvoir sur la société, le peuple de Florence. Cette analyse peut donc être conclue par une photo que nous allons présenter et expliquer afin de clore notre étude de la pièce.

Nous voyons sur cette photo une représentation double du personnage de Lorenzo. En effet, le côté sombre du personnage, le côté corrompu et vicieux qu’il surjoue pour avoir la confiance du duc Alexandre, puis qu’il finit par adopter complètement en s’identifiant à son rôle, nous est montré par le maquillage.

Les lèvres qui sont représentées en rouge vif sur ce côté, ainsi que le sang sur la joue, représentent la violence ainsi que la souffrance du personnage et des citoyens qui ne sont que les pantins du pouvoir. Nous pouvons observer que la peau ici reflète un état dégradé par sa pâleur et que ce teint clair est retrouvé sur les deux côtés, ce qui veut dire que le côté qu’on aurait pu qualifier de « pur » est lui aussi touché par ce pouvoir, par sa manipulation.

Nous pouvons également voir que ce fameux pouvoir est ici représenté comme étant le néant, le vide autour du personnage, la tache noire chaotique qui enveloppe Lorenzo. Le pouvoir semble être invincible, ce qui justifie la représentation faite sur la photo.

© Aurore C.

Nous pouvons ajouter que Lorenzo est représenté comme une femme, ce qui traduit l’appellation de Philippe Strozzi d'«homme sans épée », ainsi que son image de « Lorenzetta » renvoyée par les citoyens qui parlent de lui. Cette image a donc une interprétation allant dans le sens de la pièce et peut rentrer dans l’explication que nous avons faite de cette œuvre.

Pour conclure, nous pouvons dire que cette image représente Lorenzo sous sa forme profonde et sa forme corrompue, ainsi que le rôle du pouvoir et son résultat sur le personnage principal de la pièce. Nous voyons que malgré une représentation claire du côté sombre de Lorenzo, le côté pur est également touché par le pouvoir, car nous pouvons observer que le teint pâle est le même des deux côtés et que le pouvoir entoure l’intégralité du visage de Lorenzo.




© Victoria N.

Sur ce dessin, nous pouvons voir un seul buste et deux visages masqués, qui font référence à Lorenzo, qui, dans sa tirade acte III scène 3, nous fait plus ou moins clairement comprendre qu’il ne sait plus qui il est, qu’il est partagé entre le vice et lui-même, et lui-même fait également référence au thème du masque. Il y affirme qu’il se masque pour démasquer les autres, seulement finalement ce masque, masque du vice, lui colle à la peau, d’où la réelle tragédie de la pièce. Lorenzo parle également du rôle qu’il a joué, ce qui peut être retranscrit par ce masque double.

Lorenzo est un homme perdu, perdu par le vice qui s ‘est emparé de lui et dont il ne peut plus se défaire.





© Manon F.

Le dessin représente l’acte III scène 3. Lorenzo, au centre de l’histoire, avec le double masque, avec sa double personnalité, le pur et l’impur : côté blanc, l’ange vertueux et respectable ; côté noir, le démon vicieux, méchant et manipulateur.

Autour de lui, les masques représentent les habitants de Florence qui vont voir leurs masques tomber. Lorenzo, lui, porte le masque du vice, mais derrière ce masque se cache la vertu, et les Républicains, ainsi que les autres personnages de l’histoire sont ceux qui portent les masques de la vertu, mais, derrière ce masque, se cache le vice.

Grâce au masque qu’il porte, Lorenzo voit tous les masques tomber autour de lui : « L’humanité me montra comme à un adepte digne d’elle sa monstrueuse nudité » (III 3). Tout le monde porte un masque, tout le monde est hypocrite, c’est une pièce noire et désespérante : cette représentation de la scène 3 de l’acte III correspond bien au thème du masque. C’est pour cela que j’ai représenté Lorenzo et Lorenzaccio, ainsi que les habitants de Florence qui font tomber leurs masques.





© Maëlys T.

Cette affiche de Lorenzaccio représente une carte de jeu, celle du joker initialement. J’ai choisi cette représentation car ce personnage a plusieurs facettes. En effet, le joker est d’abord un bouffon, et peut être utilisé dans le jeu pour remplacer n’importe quelle carte, ce qui en fait une carte importante. Ainsi la double personnalité de Lorenzo et de ce joker est représentée par un bouffon et un étudiant diplômé. En effet la dualité du personnage réside bien dans son passé d’étudiant modèle, d’adolescent vertueux, mais aussi dans sa débauche au côté de son cousin Alexandre.

Même si une carte peut être vue de la même manière quel que soit le sens choisi, j’en ai pourtant déterminé un ici. C’est le bouffon qui domine, qui s’appuie presque, sur l’étudiant. Car le Lorenzo débauché s’est construit sur sa personnalité pure, la débauche étant son « masque » afin d’arriver à ses fins, c’est-à-dire tuer le duc. La débauche étant un stratagème, le bouffon est donc au-dessus.

Les couleurs reflètent aussi la dualité du personnage, le bouffon s’habillant de couleurs vives, aimant faire la fête et se faire remarquer (avec son instrument par exemple), tandis que l’étudiant porte sa toge et son chapeau de diplômé, noirs, droit, sobre, sérieux dans sa tâche.

La dualité est encore représentée par les écritures « Lorenzaccio » près du bouffon, et « Lorenzino » pour l’étudiant. L’usage des deux surnoms, l’un dégradant et l’autre affectueux, représente bien l’ambiguïté de Lorenzo.

Enfin, deux couleurs de cartes sont dans les angles, placées symétriquement : le cœur, représentant la vertu et Lorenzo, et le pique, représentant son côté fourbe et manipulateur. Mais symétriquement nous pouvons voir une inversion des couleurs : un pique noir, et un pique rouge, et de même pour le cœur. Cela représente le fait que chaque personne, et particulièrement Lorenzo, contient une part de bien et une part de mal.

J’ai donc choisi de mettre en avant la dualité et l’énigme de Lorenzo à travers cette affiche.




Voici l'affiche de la compagnie « Ainsi soit-il » qui fait la promotion de sa nouvelle pièce, une fidèle adaptation du célèbre drame romantique d'Alfred de Musset, Lorenzaccio. Cette pancarte résume à elle seule toute l'intrigue de la pièce et informe le public de façon imagée sur l'histoire qu'il est susceptible de voir.

Pour analyser cette affiche, nous verrons d'abord les différents personnages présents, puis quels sont les éléments qui présentent l'intrigue.

Au premier abord, notre oeil est attiré par ce personnage charismatique au regard à peine visible car dissimulé sous son chapeau ; son costume de religieux nous fait comprendre qu'il représente le cardinal Cibo. A sa droite, une marionnette noire est étendue ; son attitude décontractée et l'épée qu'elle brandit nous rappelle le héros, Lorenzo.

Enfin, au premier plan, se situent deux personnages ; le premier, aux muscles bien formés et richement recouvert de jaune or est, sans nul doute, le Duc Alexandre de Médicis.

La marionnette rouge, elle, emprunte des traits féminins (cil, poitrine) ; elle représente la marquise Cibo.


© Nikita C.

L'intrigue dominante de l'affiche est la manipulation exercée par le Cardinal Cibo ; elle est ainsi représentée sous la forme d'un théâtre de marionnettes avec pour marionnettiste tirant les ficelles, l'homme d'Eglise et, comme pantins manipulés, la Marquise Cibo et le Duc ; si ces derniers, occupant dans Florence un rang social élevé, ne sont pas libres de leurs actes, alors nous pouvons en déduire que toute la ville est sous une emprise ecclésiastique. Le fond vert en arrière plan des deux protagonistes laisse augurer un mauvais présage : cette couleur porte malheur dans le milieu du spectacle.

Lorenzo, surplombant le plateau, attend épée en main son entrée en scène. Il est lui aussi marionnette car il fait partie du spectacle mais une marionnette décontractée qui ne possède ni ficelle, ni manipulateur ; ce choix de disposition dans l'affiche du personnage nous renvoie bien au caractère de Lorenzaccio qui s'exclut systématiquement de toutes actions, bien que. semblant être manipulé par le Duc qui le gratifie volontiers de « mignon », il ne fait en fait que simuler sa soumission ; il reste donc à distance de cette cour décadente et ridicule mais aussi de ses proches, famille et compagnons : c'est, pense-t-il, à ce prix qu'il parviendra au but qu'il s'est fixé, l'assassinat d'Alexandre de Médicis. Enfin, le mouvement exercé par Lorenzo avec son épée nous rappelle l'entraînement qui précède le meurtre où le héros feindra un combat avec le dévoué Scoronconcolo.

Intrigue dévoilée au spectateur prenant la peine de décrypter une image. Voici donc un aperçu de ce qui va se dérouler sous les yeux du public ; un théâtre au goût d'épée, de riche dominateur et de héros vengeur, où la communauté est inconsciemment sujette à la domination d'une Eglise manipulatrice.



© Nawel F.

J'ai travaillé avec un logiciel qui s’appelle Photo Lab. J’ai donc pris une image, où se trouvait un personnage à moitié masqué : nous voyons une partie recouverte et l’autre partie avec des lunettes. Puis j’ai mis ma photo pour remplacer celle qui n’était pas de moi, joué avec les couleurs et rajouté plus de contrastes. J’ai créé un effet, à gauche : par cette couleur rouge, je voulais représenter le sang, le meurtre du Duc. Ensuite, je me suis occupée de la mise en page, avec le titre de la scène, les éléments essentiels pour que le spectateur soit intéressé par la pièce et pour l’inciter à aller voir la pièce de Lorenzaccio.

A travers cette affiche, j'ai donc voulu montrer les deux faces cachées de Lorenzaccio, la partie gauche qui relève du vice, du mal, de la force et du courage, et l’autre partie qui paraît plus simple, qui illustre plutôt un Lorenzo enfant, faible, peureux, intelligent, naïf. Son œil gauche est rouge, car Lorenzo n’a que cela dans la tête, ne voit que cela, la mort du Duc, il veut à tout prix le tuer pour que Florence redevienne plus calme et paisible et ainsi, pour mettre fin à la corruption. Enfin j’ai voulu m’orienter vers ce style d’affiche un peu futuriste, moderne, pour attirer la jeune génération, une affiche qui possède les mêmes caractéristiques qu’une affiche de film de fiction, par exemple Star Wars.



Merci aux élèves de J. Audemard-Le Roy, professeur au lycée Amiral de Grasse.