C'est alors que, les 6 et 10 août, tombe sur Hiroshima et sur Nagasaki la foudre des bombes atomiques. A vrai dire, les Japonais s'étaient montrés, avant le cataclysme, disposés à négocier la paix. Mais c'est la reddition sans conditions qu'exigeaient les Américains, certains qu'ils étaient de l'obtenir depuis la réussite des expériences du Nevada. De fait, l'empereur Hiro-Hito s'incline au lendemain de la destruction de ses deux villes bombardées. Il est convenu que l'acte, par lequel l'Empire du Soleil Levant se soumet aux vainqueurs, sera signé le 2 septembre, en rade de Yokohama, sur le cuirassé Missouri.

Je dois dire que la révélation des effroyables engins m'émeut jusqu'au fond de l'âme. Sans doute ai-je été, depuis longtemps, averti que les Américains étaient en voie de réaliser des explosifs irrésistibles en utilisant la dissociation de l'atome. Mais, pour n'être pas surpris, je ne m'en sens pas moins tenté par le désespoir en voyant paraître le moyen qui permettra, peut-être, aux hommes de détruire l'espèce humaine. Pourtant, ces amères prévisions ne sauraient m'empêcher d'exploiter la situation créée par l'effet des bombes. Car la capitulation fait s'écrouler, à la fois, la défense japonaise et le veto américain qui nous barraient le Pacifique. L'Indochine, du jour au lendemain, nous redevient accessible.

tome III, Folio p.271


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