Journal du comte de Chabannes, d'après la nouvelle

 

Ce 27e de juillet 1566

Après les vicissitudes des guerres intestines que je viens d'abandonner pour n'y plus revenir, au nom de l'amitié, le temps me laisse enfin le loisir de tracer d'une plume délicate mes pensées les plus intimes.

En effet est née en moi une étrange émotion quand, sur la route de Champigny, où mon fidèle ami le prince de Montpensier m'accorde refuge en attendant que s'apaise définitivement la défiance royale, j'ai songé.

J'ai songé à toutes les valeurs chères à mon cœur.
J'ai songé à tous les maux qui affligent mon âme.
Et pendant un instant, bien qu’infime, j'ai oublié le monde.

Cependant, la réalité m'a rattrapé quand j'appris que le prince de Montpensier était désormais marié, et que son épouse la princesse possédait une physionomie des plus exquises. Ma curiosité éveillée ne fit qu'attiser en moi la flamme de l'espérance, comblée lorsque j’aperçus cette sublime créature, dont l’âge est encore celui durant lequel une demoiselle laisse à la nature le soin de développer ses vertus.

La dette qui me lie à Montpensier sera donc acquittée de la plus délicieuse des manières ; j’éduquerai cette enfant pour en faire une véritable dame, digne de briller à la cour par les plus grandes qualités.

C'est avec cette jeune fleur aux pétales à peine éclos que j'ai échangé quelques paroles. Avant même que nous n’ayons rejoint Champigny, elle s'est prise d'un sentiment d'amitié pour moi, et j'en suis satisfait.

 

Ce 3e d’août

D'une étourdissante beauté, sur laquelle ses parents semblent avoir compté sans guère se soucier du reste, la jeune épouse de Montpensier a enfin débuté son apprentissage. Deux lunes sont passées, et je n'ai pu que survoler pour l’instant tout ce que cette jeune femme devra acquérir. Mais avide de savoir, elle semble boire à longs traits cet élixir, ce qui prête encore plus de charmes à ses vertus, son innocence et à la vénusté de son enveloppe charnelle. Motivée par une force intérieure remarquable, elle me donne de grandes espérances, et j’ai hâte de la voir affronter tous les obstacles que lui opposeront les arts auxquels elle devra s'appliquer.

 

Ce 27e d'août

Les bonnes manières sont une étude à laquelle la princesse de Montpensier accorde un soin presque excessif, tant les siennes m’apparaissent déjà prometteuses de perfection.

Chaque pas qu'elle effectue me semble une danse élégante, quand elle avance, un gros livre sur la tête, avec une dignité et une facilité déconcertantes. Tout dans son maintien et sa tournure indique une remarquable maîtrise de son corps, qu’elle sait contraindre à bon escient. Une telle réussite après si peu d’efforts me fait admirer sa volonté de progresser, et accentue ma fierté d'avoir pour le moment une si bonne élève.

Par ailleurs, son honnête intérêt pour la continence et son opposition à la faiblesse de la galanterie ne font qu'attester sa force morale. Cette princesse déteste toutes les abominations du monde au profit de toutes les vertus, de sorte que le parfum de l'appréciation me comble désormais de satisfaction et de bonheur.

 

Ce 14e de septembre

Les mots latins que la princesse s'exerce à affronter commencent à lui céder avec plus de fluidité. Malgré la difficulté de cette langue, c'est dès l'aube, comme un coq chantant qui vous donnerait l'ordre d'émerger des songes, qu'elle plonge son nez retroussé dans des piles de vieux grimoires. Le prince, jamais levé à une heure si matinale, n'assiste pas à cette scène étonnante et pourtant régulière : l’esprit concentré jusqu'à ce qu'elle se heurte à quelque obstacle insurmontable, elle finit par se résigner, après bien des hésitations, à me demander de l'aide. Mais bien qu'elle sache que je n'éprouve que trop de joie à lui enseigner cet art, son caractère est d'une charité à ne pas me vouloir déranger dans mes propres occupations. Ce qu'elle ne sait pourtant point et ne saura jamais, c'est que je me complais à observer à la dérobée toutes les mimiques qui trahissent ses efforts, d'une grâce attendrissante.

 

Ce 1er de novembre

Le prince de Montpensier ne se désintéresse jamais de son épouse, qu'il admire. C'est dans ses appartements qu'il la retarde quelquefois, c'est dans la salle d’études qu'il lui lance des regards furtifs : il m'apparaît véritablement amoureux. Mais la princesse semble si concentrée sur son éducation qu'elle s’évertue surtout à devenir une noble épouse, à la hauteur du mérite de son mari.

Pour ma part, le prince ne me semble pas si digne de tout ce qu’entreprend son épouse. Alors que mon amitié pour lui était jusqu'alors inconditionnelle, il me semble aujourd'hui que son caractère est à parfaire : il se délecte de fréquenter la princesse même à des heures inconvenantes, et je n'ai d'autre choix, face à la gêne que cela m'inspire, que de me retirer. Mais mes lèvres resteront irrévocablement closes, et je garderai un silence absolu sur l'abysse de mes pensées.

Les bonnes manières sont désormais acquises, avec le temps s’accroissent les autres connaissances, et avec le savoir s’accroît la beauté. Il est aujourd'hui inévitable que la princesse, une fois à la cour, éblouisse bien d’autres yeux que ceux de son époux et les miens. En tout cas, mon admiration s'intensifie au point que des pensées commencent à m’obséder. Toutes les heures. Même la nuit.

 

Ce 29e de décembre

Le prince se préoccupe des désirs de son épouse bien moins que je ne le fais. Et celle-ci se contente de lui sourire, sans pour autant le défier en me souriant à moi aussi. Car les rares fois où j'ai vu un sourire creuser les parfaites fossettes de ses joues de porcelaine, ce fut lorsqu’elle manifestait sa fierté d'avoir compris ce que son précepteur lui enseignait.

J'éprouve pour elle un profond respect pour cette fidélité matrimoniale sans faille, bien qu'elle m'ait confié avoir déjà éprouvé pour un homme autre que son époux – le duc de Guise – une sincère inclination, qu'elle prétend aujourd'hui éteinte. Mais je n'ai que trop remarqué cette furtive lueur dans ses yeux, celle qui trahit l'amour véritable que l'on n'oublie jamais vraiment.

L'espoir mourut en…

C'est à cette nouvelle que j'ai éprouvé pour la première fois, non pas de l'admiration, mais de l'étonnement. Oui, cette sublime créature est en réalité humaine, et faillible : je n'en ai pris conscience qu'à cet instant.

Je n'ai jamais éprouvé pour ma part d’inclination digne de ce qu'elle put ressentir pour cet homme, et je n'ai jamais aimé quiconque plus qu'amicalement. Pas même mes quelques précédentes conquêtes, aujourd'hui inutiles, et bien laides au regard de cette beauté suprême. Mais ce que je ne comprends pas, et que je vais confier d'une main quelque peu tremblante, c'est ce tambourin que produisit mon cœur quand j'appris cela, et même encore après. La chamade continue, à l'heure où mon journal se noircit de l’encre de ces mots, et je crains de ne pouvoir compter sur de mielleuses chimères cette nuit.

 

Ce 3e de février 1567

J'ai rêvé.
Un rêve troublant. Désarçonnant. Inextricable.
Et ma pensée se vide comme un fleuve se déverse dans de lointaines mers.

Ses yeux rieurs, sa bouche pulpeuse aux dents parfaites, son abondante chevelure dorée par un ardent soleil. La princesse ne m'avait jamais semblé aussi réelle jusqu'alors, et mon admiration en est troublée.

Je ne peux rien ressentir pour cette fleur dorée, ce n'est absolument pas possible. N'est-ce pas ?

Je ne suis que décontenancé, tout ira mieux plus tard dans la journée : l'aurore ne fait que paraître. Et l'air frais qui caresse mon visage, et les nuages roses qui s’effilochent en changeant de teinte, et le chuchotement de quelque ruisseau dans la forêt, et les souvenirs dansant devant mes yeux, et… Et mon cœur en apesanteur.

Oui j'ai rêvé.
J'ai rêvé.
Et je m'exercerai à ma tâche de précepteur, comme à mon habitude, dérangée à certaines heures par le prince son époux. Son époux. Son époux…

 

Ce 27e de février

J’ai perdu la légèreté d'écrire, mon cœur est prisonnier d'un invincible étau.

Chaque jour est une routine, mais je me noie un peu plus à chaque instant dans mon admiration pour la princesse, et la nuit je m’enfonce dans d'immondes abîmes. J'agis machinalement, comme un automate qui ne peut exprimer ses intimes pensées. J’ai perdu ma lucidité, illusionné que je suis par tout ce qui m'entoure. Tout me semble embelli ; non, c’est la princesse qui embellit les lieux, les objets, les gens. De son hypnotique regard, elle attire mon attention d'un simple battement de cils ; et je reste interdit, fasciné par tant de beauté, tant de vertu, d'intelligence.

J’ai beau chercher à retrouver ma raison, elle s'esquive et cède à mon cœur le droit de s'exprimer. Impossible de maîtriser ce flottement, qui pendant la nuit s’enfle en cacophonie universelle. Je me sens interdit, étranglé, éreinté, sans pouvoir dominer ce qui cause cela. Et pourtant, je me sens si bien, extasié, si unique à ses yeux que j'en implose.

Qu'est-ce ?
Je ne sais pas.
Mensonge. Je ne le sais que trop bien.
Mais je ne m'en donne pas l'aval.

Le prince serait furieux, et j'en suis moi-même totalement bouleversé. Mais je pense me tromper. Non, je ne me trompe pas.

Ah ! ce que j'écris n'a plus aucun sens. Il est temps d'aller souper.

 

Ce 8e de mars

Toutes mes nuits sont agitées de longues réflexions, inépuisables, obsédantes puisqu’elles concernent une question à laquelle j'ai déjà répondu mille fois, et de toutes les manières possibles, sans me résigner.

Le prince, étonné par les cernes qui plombent mes joues, m'a invité à prendre un jour de repos, pour éviter qu’en tombant malade je ne devienne un fardeau pour son épouse et lui. Il pourra ainsi se consacrer à elle et l’emmener en promenade sans se soucier d'éducation ni du reste.

Je regarde par la fenêtre, en espérant la surprendre à travers les arbres. Elle cueillerait des jonquilles, des narcisses ou des primevères. Elle écouterait le chant des alouettes, des moineaux ou des hirondelles de retour de l’hiver. Elle marcherait sur des roches, de la terre, des feuilles vertes...

Je ne pense qu'à cela, tous les jours, à toutes les heures, toutes les secondes. Et j'en suis heureux. Mais je suis aussi, et surtout, envahi par une honte invincible. Comment puis-je éprouver, pour l'épouse de mon ami, du prince...

Quelle infamie ! Mon sort est scellé, je me sens condamné. La passion me déchire. Je ne peux l'ignorer. Elle me tuera.

 

Ce 23e d’avril

C'est au moment où j’ai vu perler au bord de ses yeux, à présent tristes et accablés, quelques soupirs salés, que je me suis soumis à toutes les fureurs criminelles de mon âme. Je crois qu'une altercation a eu lieu avec le prince son mari, qui a d'ailleurs rejoint la cour ce matin et repart à la guerre pour un temps indéterminé. Et c’est face à une simple larme que j’ai cédé à ma passion.

Pitoyable, traître, huguenot puis catholique.
Humain, faillible, honnête désormais.

Ce que je m'autorise à présent, c'est d'éprouver pour la princesse toute la passion que le prince ne sait que trop mal lui offrir. Mais j'agirai comme je l'ai toujours fait : en gardant cet amour soigneusement enfoui dans les limbes du silence, et en ne confiant à personne ce qui n'a pas lieu d'être.

Bien qu'espérant qu'elle le remarque.

Personne ne doit deviner. Personne ne saura. Oui, je saurai maîtriser, du moins par mes actes, la plus violente et déraisonnable des passions. Je saurai être généreux, je saurai dominer ma colère, mes ferveurs, mes angoisses. Je saurai agir en véritable héros. Torturé mais silencieux. Comme si en moi n'était jamais né un quelconque sentiment.

 

Ce 3e de mai

Voici à présent la personne du monde la plus achevée. Vertu, poésie, latin, musique, danse, maintien, bonnes manières, conversation… Tous ces arts sont acquis et manifestent l'excellence de cette princesse, trop modeste pour se l'avouer.

Et j'en éprouve une passion plus forte. Contrôlable, mais plus forte.

 

Ce 19e de mai

Je vais devoir quitter quelque temps la princesse de Montpensier. Et j’envie les fleurs, les chemins de terre, les nuages et le ciel de pouvoir continuer à contempler sa beauté.

 

Ce 11e de juillet

Tout m'apparaissait si calme autrefois, comme le fleuve serpente paisiblement dans les plaines. J'étais heureux de transmettre mon savoir à une âme bien née et douée pour l’étude. Mais à présent, alors qu'elle poursuit plus ardemment que jamais cette éducation afin de la parfaire, je me sens troublé qu'elle ne comprenne pas ma dévotion.

J'aimerais la lui crier de toute mon âme, ou la lui murmurer lorsqu'elle s'endort.

Mais je me sens brisé de ne pouvoir exprimer que de l'admiration, interdit de seulement penser à cet amour que le prince ne devinerait que trop bien s'il était en ces lieux. Étouffé par cette indignité, je me contente encore et me contenterai jusqu'à la mort du sentiment de cette frustration.

 

Ce 13e de juillet

Je n'arrive plus à contenir mes sentiments. Ils grandissent aussi inéluctablement que tombe chaque soir le crépuscule. Mais je me tais. A jamais.

 

Ce 7e d’août

Je n'en puis plus. Aimer est si difficile. Quand j'essaie de n’éprouver que de l'admiration, la passion revient plus forte.

Je me trahis en me mentant. Je ne la maîtrise plus.

Elle aliène ma raison, me noue les entrailles, me broie le cœur, s'’impose à ma pensée. Je me meurs.

Je ne dois pas penser à lui en faire confidence. Mais au moment où j’écris cela, je vois bien que ce souhait naît et s'accroît lui aussi. Je suis terrifié. Non par cette tentation de lui en faire part, mais parce que cette passion dévorante, de ses puissantes griffes, arrache à mon âme toute ma dignité.

 

Ce 4e de septembre

L’empreinte qu'a imprimée en moi la princesse n'est que trop profonde : elle m’obsède dans tout ce que j'entreprends.

Et je ne tiens plus à taire ce sentiment. Il déborde, non plus comme un fleuve, mais comme un océan déchaîné qui broierait tout mon être jusqu'à m'en faire perdre la raison.

Chaque jour, le ciel est couvert par ma sombre mélancolie. La fluidité de mes paroles est un mirage, mon sens commun un leurre. Je n'ai plus rien à moi, je partage tout avec elle. Sauf ceci : cette passion.

Mais que dirait-elle ? Elle me réprimanderait, certainement.
Je vois déjà son visage affolé, ou décontenancé...
J'entends sa voix, cette fois bégayante ou suraiguë, inouïe jusque là.
Je verrai perler une goutte de sueur, ou de crainte. La crainte d'être découverte. Ou l'indignation.
Et le doute dans son regard, l’incompréhension, la colère.
Une effusion de mots. Ou l'incapacité à en trouver.
Des gestes erratiques. Ou l'absence de tout mouvement.

Cet aveu.. Il ne laissera déborder que la fierté de la princesse. Et je devrai essuyer l'ouragan de la colère qui la possédera sans doute.

Je ne dois pas provoquer en elle tant de trouble. Je dois garder pour moi cette passion, en épurant celle-ci de la plus noble des manières. En laissant faire le temps.

 

Ce 6e de septembre 1567

Voici une date à marquer d'une pierre noire.

Ce fut la déclaration la moins innocente de toute mon existence. Et pourtant en apparence pour elle la plus insignifiante.

Sitôt entendue, sitôt oubliée. Pas de colère. Pas de reproches. Seule l'attente infinie d'une réaction incertaine...

Délaissé. Ignoré. Et j'implose. Et j'étouffe. Je n'ai plus de mots pour exprimer ce que je ressens. Vide, vulnérable comme un escargot hors de sa coquille.

A nu. Je me suis mis à nu et elle n'a... Ah... Elle n'a pas pris la peine de lever les yeux jusqu'à moi. Ni même de hausser le ton. Tel un iceberg solitaire et insensible. Me laissant crever, m'assassinant même de poignards déchirants.

Je ne vois plus rien, que le néant d'une passion. Et je n'entends plus rien que ses mots tranchants. Elle me rappelle la vertu que je lui ai enseignée, insistant sur mon âge bien plus avancé que le sien. Elle m'achève avec le rappel de son inclination passée pour M. de Guise, que j'envie mortellement, tant je le vois encore inoublié, inoubliable. Elle l'aime. Bien plus que je ne serai jamais aimé. Cette épée qui me traverse le cœur met un comble à la douleur de se jeter aux pieds d'un être qui ne vous aimera jamais en retour. Et elle ajoute, bien que froidement, que je dois à son époux une amitié plus forte que cet amour que je n'ai pas le droit d'éprouver pour elle.

Elle avait raison. Je n'étais cependant plus maître de mes passions, j'étais soumis à elles. Dépendant. Avide d'un bonheur inaccessible.

Avec cette tristesse infinie qui m'habite, je suis plus pitoyable que je ne l'ai jamais été. Plus de motivation, plus d'espoir, rien. Le néant.

La main qui tient cette plume reste en suspens au dessus de l'abîme, et je m'applique à écrire tandis que ruisselle dans mon cœur une infinité de larmes.

Avec quelle cruauté involontaire m'a-t-elle assuré qu'elle ne me verrait jamais plus que comme son meilleur ami ! A-t-elle pensé me consoler par d'aussi atroces paroles ? Cette fleur d'or n'est qu'une rose aux tranchantes épines, au poison monstrueux, mais si délectable que j'en suis tombé amoureux.

Pitié pour moi, pour mon âme. La honte sera ma rédemption.

 

Ce 7e de septembre

La princesse agit avec moi comme si mes paroles n'étaient jamais sorties de ma bouche. Ignorante enfant qui torture ma passion d'un malin plaisir. Je n'entends dans sa voix que la curiosité, et non plus le mépris qu'elle manifesta hier.

Et je ne me sens alors que trop lamentable.

Je viens de décider il y a quelques instants de déchirer ce journal de la plus violente des manières, aussi violente que ma passion. Je ne veux plus être seul à souffrir de la sorte. Pourtant je n'ai de consolation que dans l'écriture. Mais je n'ai plus envie d'écrire. Car écrire incite à relire. Et relire à se remémorer. Et se remémorer à pleurer. Chemin sinueux des enfers jusqu'à ma fatalité.

Démon que je suis. Je ne me dois désormais plus rien, pas même un regard, pas même un mot. Celui-ci sera le dernier, jusqu'à ce qu'enfin j'oublie ce que je suis et que je renaisse peut-être un jour, en étant quelqu'un d'autre.



Journal rédigé par Andrea Rota Ventura, TL2, février 2018