Un décor nu, seulement sculpté par la lumière

Les différents lieux étaient projetés sur un écran blanc grâce à un vidéo-projecteur : il n'y avait qu'à changer d'image pour changer de décor, et la scène étant petite, les acteurs pouvaient prendre toute la place sur le plateau pour jouer. De plus, cela permettait de gagner du temps, ce qui n'est pas négligeable, Lorenzaccio étant une pièce considérablement longue. Lors de la déclaration de Lorenzo à Philippe, on voyait des colonnes antiques en fond pour rappeler le Colisée, ainsi que des nuages et du brouillard noir qui figuraient la perversion qui a enveloppé Lorenzo.

Des rectangles de lumière au sol symbolisaient aussi les espaces où évoluaient les personnages, et j'ai trouvé cela très pertinent car il y a une thématique très forte de l'ombre et de la lumière dans la pièce, deux mondes qui s'affrontent. L'action est constamment cernée par l'ombre comme un brouillard qui s'apprête à l'engloutir.

Parfois des objets étaient rajoutés, comme le tapis dans la scène IV, 7, ou la chaise lors de la confession de la marquise, mais cela restait cependant simple et sobre. Je trouve donc que M. Belletante nous a offert une véritable vision d'ensemble, tout en résolvant la grande difficulté de la multiplicité des lieux.




© Isabelle Fournier